Article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme :
1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

 

Article 13 est une exposition née de l’initiative de Rémi Petit (Association Sobarjo) en réponse à l’édition 2023 du festival national Le Printemps des Poètes, édition ayant pour thématique « Frontières ».
À la suite d’une résidence de deux semaines dans les locaux de l’Association Sobarjo ont été réalisées 5 illustrations, tirées de 5 textes, passages précautionneusement tirés du livre du photojournaliste Louis Witter, « La Battue« .

En 2020, la France a dépensé près de 100 millions d’euros dans la mobilisation quotidienne de la police à Calais,
contre 27 millions dans les dispositifs basiques d’accueil comme l’eau, les sanitaires ou les distributions alimentaires.

D’imposants rochers ont été installés et un large fossé a été creusé pour barrer la route aux véhicules des associatifs qui voudraient venir remplir les cuves d’eau ou distribuer à manger.

Interdire de nourrir et d’abreuver.

Ces interdictions posent la question de l’humanité et de l’inhumanité, de l’autre, de l’étranger que l’on considère comme humain ou non.

« La police de Calais, nous nous demandons de temps en temps :
pourquoi toute cette cruauté de votre part ?

Vous savez que nous ne sommes pas vos ennemis.

Nous vivons dans les bois, loin de vos yeux, car nous vous craignons. »

Exposition du 15 au 22 mars 2023 dans la Galerie de l’Association Sobarjo (Vitry-sur-Seine, 94),
dans le cadre du festival du Printemps des Poètes sur le thème « Frontières »

La Battue
L’État, la police et les étrangers

« Zéro point de fixation. » De Calais à Dunkerque, c’est l’expression employée par les autorités pour définir la politique de la France en matière d’immigration à la frontière franco-britannique. Caractérisée par des battues ou chasses à l’homme organisées toutes les 48 heures, cette stratégie de gestion policière des campements d’exilés a pour but de dissuader les personnes de s’installer et de se regrouper. Une manière de gouverner par l’image, l’exemple et la violence.
Louis Witter a passé dix-huit mois sur place. Dix-huit mois à enquêter sur cette stratégie de politique intérieure lancée par Bernard Cazeneuve et renforcée par Emmanuel Macron et son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Une stratégie cachée, qui se joue derrière un périmètre que très peu de journalistes ont franchi, dont Louis Witter.
Dans ce livre, à mi-chemin entre l’enquête et l’essai, Louis Witter montre comment la politique locale, le droit, les politiques institutionnelles et les pratiques policières œuvrent de concert pour légitimer toujours plus de violences envers les personnes étrangères. Un phénomène qui témoigne d’un rapport particulier, inquiétant et renouvelé que la police et l’État entretiennent avec les étrangers et la citoyenneté.
Louis Witter est photojournaliste. La Battue est son premier livre.

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